
Alors que l'éducation nationale est une nouvelle fois au cœur d'un débat sur le partage des valeurs républicaines, l’érosion de la mixité scolaire s’accélère. Dans la capitale héraultaise, les différents acteurs de l'éducation peinent à compenser les effets d'un territoire ségrégué et les stratégies individuelles des familles.
L'école française, lieu de reproduction des inégalités, n’est hélas plus à démontrer. Montpellier accueille un peu plus de 22 000 élèves répartis dans 126 écoles maternelles et élémentaires mais, selon de nombreux acteurs de l’éducation, la disparition de la mixité sociale s’accélère toujours un peu plus. Encore présente dans les établissements les plus proches du centre-ville comme à la Pompignane, Méditerranée (Jules Simon) ou encore Gambetta, elle n’est plus qu'un souvenir dans les quartiers défavorisés. « Depuis 10 ans, il n’y a plus du tout de mixité », témoigne Céline*, professeure des écoles dans un quartier du nord-est de Montpellier, caractérisé par une population majoritairement gitane. Même constat pour Audrey, qui a enseigné aux Hauts de Massane avant de se rapprocher du centre : « Il y avait encore un peu de mixité jusqu’en 2012. Il n'y en a plus du tout aujourd’hui. » Priscilla, enseignante à La Paillade confirme : « Dans notre école, c’est 97% d’enfants d’origine maghrébine et 3% de gens du voyage. »